88 % des Canadiens ont un fournisseur habituel de soins de santé, mais pour d’autres, l’accès aux soins est difficile

Le 2 août 2023 — Si environ 88 % des Canadiens de 12 ans et plus (Québec exclu) ont déclaré avoir un fournisseur habituel de soins de santé, quelque 12 % n’y auraient pas accès, selon des sondages menés de 2019 à 2021Reference1.

Source
Statistique Canada. Totalisation spéciale basée sur l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes — composante annuelle (ESCC) de 2019-2020 et 2021. 2023.
 

Il est important d’avoir accès à un fournisseur habituel de soins de santé pour prévenir et traiter les problèmes de santé courants, pour effectuer un suivi et un traitement réguliers des maladies chroniques comme le diabète, et plus généralement, pour favoriser la santé. Il s’agit habituellement d’un médecin de famille, d’un omnipraticien, d’une infirmière ou d’une infirmière praticienne. Le fournisseur de soins de première ligne (ou soins primaires) assure le dépistage des maladies, traite les affections, offre des conseils sur les saines habitudes de vie et dispense des soins de routine à l’aide de médicaments et d’autres traitements. Il oriente aussi ses patients vers des spécialistes (p. ex. chirurgien, cardiologue) lorsque des problèmes de santé plus graves se manifestent. Ainsi, un accès adéquat aux soins de première ligne peut favoriser les résultats pour la santé et réduire le nombre de visites à l’urgence et d’hospitalisationsReference2. Pourtant, beaucoup de Canadiens peinent à obtenir un accès adéquat à un fournisseur régulier de soins de santé lorsqu’ils ont besoin de soins ou de conseils.

Par conséquent, le gouvernement du Canada et les provincesNote de bas de page i et territoires ont convenu en février 2023 que l’une de leurs priorités partagées en santé doit être de veiller à ce que les Canadiens aient accès à des services de santé de première ligne de haute qualité où et quand ils en ont besoin — particulièrement ceux qui vivent en région rurale ou éloignée et dans les autres collectivités mal servies. Dans la foulée, l’ICIS et des partenaires en matière de données ont été appelés à collaborer à la création et à la diffusion d’indicateurs visant à mesurer périodiquement les progrès réalisés.

J’ai de nombreuses maladies chroniques et je suis reconnaissante d’avoir un médecin de famille. Je m’inquiète du moment où il prendra sa retraite, car je sais que peu de médecins souhaitent prendre en charge une personne comme moi. Je sais que mes inquiétudes seraient plus grandes si je vivais dans une région rurale où il y a moins de médecins. Il est peut-être temps d’explorer d’autres solutions pour le manque de médecins de famille, comme différents modèles de rémunération pour les médecins.— Heather Thiessen, patiente partenaire, Organisation de normes en santé, Saskatchewan

La présente section répond à l’une des questions qu’il faut poser pour mieux comprendre l’accès aux soins de santé : combien de Canadiens ont dit avoir accès à un fournisseur habituel de soins de santé?

Le pourcentage de Canadiens ayant déclaré avoir accès à un fournisseur habituel de soins de santé variait au pays, 2019 à 2021

This infographic is described below
Indicateur T.-N.-L. Î.-P.-É. N.-É. N.-B. Qc Ont. Man. Sask. Alb. C.-B. Yn T.N.-O. Nun. Canada
Pourcentage de la population ayant déclaré avoir un fournisseur habituel de soins de santé 88 %
(86-89)
81 %
(78-83)
86 %
(85-88)
90 %
(88-91)
n.d. 90 %
(89-91)
86 %
(84-88)
84 %
(82-86)
87 %
(86-89)
83 %
(81-85)
83 %
(79-87)
52 %
(46-58)
24 %
(14-33)
88 %
(87-88)

Remarques
n.d. : non disponible.

Le Québec ne participe pas à l’exercice de production de rapports conjoints découlant de l’énoncé de principes communs sur les priorités partagées en santé. Les résultats pour le Québec ne sont donc pas disponibles.

Pourcentage de personnes de 12 ans et plus ayant déclaré avoir un fournisseur habituel de soins de santé.

Étant donné que les données d’enquête proviennent de 2021 pour les provinces et de 2019-2020 pour les territoires, les résultats ne sont pas directement comparables.

En raison de la petite taille de l’échantillon, les résultats pour le Nunavut doivent être interprétés avec prudence.

Les chiffres entre parenthèses indiquent une fourchette de valeurs possibles — l’intervalle de confiance — pour les estimations issues des données d’enquête. Cette fourchette tient compte de l’incertitude des estimations. Par exemple, une province peut avoir une large fourchette si le nombre de réponses à l’enquête est faible et que les résultats sont moins stables.

Source
Statistique Canada. Totalisation spéciale basée sur l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes — composante annuelle (ESCC) de 2019-2020 et 2021. 2023.
 

L’accès à un fournisseur habituel de soins de santé déclaré par les Canadiens varie selon leur âge et lieu de résidence :

  • Les jeunes adultes (18 à 34 ans) des provinces (à l’exclusion du Québec) sont, de tous les groupes d’âge, les moins susceptibles d’avoir un fournisseur habituel de soins de santé.
  • Dans les provinces de l’Atlantique, une plus forte proportion de résidents déclarent que les fournisseurs de soins de santé n’acceptent pas de nouveaux patients.
  • Les habitants des Territoires du Nord-Ouest et du Nunavut étaient moins nombreux à déclarer avoir accès à un fournisseur habituel de soins de santé.

Divers facteurs peuvent influer sur l’accès à un fournisseur habituel de soins de santé. Par exemple, la structure et les modes de prestation des soins de première ligne varient d’une province et d’un territoire à l’autre. Les habitants des régions rurales et éloignées n’ont pas nécessairement le même accès à un fournisseur habituel que ceux des régions urbaines. Dans certains endroits, il est difficile de consulter le même fournisseur de soins en raison d’un manque de personnel. Pour résoudre ces problèmes, certaines provinces et certains territoires ont créé des centres de santé communautaires pouvant être dotés de médecins temporaires et d’infirmières.

Selon un sondage international mené en 2021Reference3, les personnes âgées sont les plus susceptibles d’avoir un fournisseur habituel de soins de santé. Au Canada, comme dans d’autres pays développés, presque tous les aînés ont un médecin habituel.

Mon enfant a perdu son pédiatre lorsqu’il a eu 18 ans et doit trouver une clinique sans rendez-vous chaque fois qu’il a besoin de soins. Mon médecin de famille n’accepte pas de nouveaux patients. Je pense que si plusieurs cliniques d’un même quartier travaillaient ensemble pour offrir aux patients des soins en dehors des heures normales de travail et la fin de semaine, on arriverait à résoudre certains problèmes. La possibilité de consulter un médecin la fin de semaine permettrait aux gens de ne pas s’absenter du travail et aux enfants de ne pas manquer de l’école.— Amy Ma, conseillère des patients et du public, Choisir avec soin, Québec

Que devons-nous savoir de plus?

Parmi les stratégies utilisées pour améliorer l’accès aux fournisseurs habituels de soins de santé dans tout le pays, mentionnons la création d’équipes composées de divers professionnels de la santé et la modification du mode de rémunération des médecins.

Différentes options s’offrent aux Canadiens, dont les médecins de famille, les cliniques sans rendez-vous, les équipes de médecine familiale ainsi que les soins au privé, comme les services assurés et les cliniques privées de soins virtuels. Quel que soit le moyen d’y accéder, les soins de première ligne doivent être offerts à tous les Canadiens, peu importe leur âge et l’endroit où ils habitent. Il serait utile de recueillir des données sur l’accès aux soins de première ligne selon le lieu de résidence, le sexe, le niveau de revenu, la langue et la race, afin de comprendre si des différences dans l’accès aux soins existent, et s’il y a lieu, d’y remédier.

Or, la pandémie a bouleversé le mode d’interaction des patients avec leur médecin : plus de gens ont reçu des soins virtuels que jamais auparavantReference4. Il faudra certes plus d’information pour comprendre comment les soins virtuels peuvent contribuer à améliorer et accélérer l’accès aux soins de santé — surtout pour les Canadiens vivant en région rurale ou éloignée — ainsi qu’à réduire les coûts pour les patients.

L’une des solutions consisterait à donner accès à des services complémentaires offerts en personne par des infirmières, des ambulanciers paramédicaux ou des techniciens ambulanciers, par exemple. Les gens pourraient donc non seulement recevoir des soins virtuels d’un médecin ou d’une infirmière praticienne, mais aussi consulter des membres du personnel sur place. L’objectif, c’est d’effectuer un triage des patients pour déterminer qui veut un médecin de famille et qui a un besoin urgent, et ensuite créer un programme d’accès à un médecin pour les gens qui en ont le plus besoin.— Dr Onil Bhattacharyya, titulaire de la chaire de recherche Frigon-Blau en médecine familiale du Women’s College Hospital à Toronto

Perspectives

C’est à plus long terme qu’il sera possible d’apporter les améliorations nécessaires et d’harmoniser les divers systèmes de données et mesures. L’ICIS tiendra les Canadiens au fait des progrès accomplis. Ce premier rapport offre un aperçu de l’information dont nous disposons dans chacun des 4 domaines prioritaires. Certaines données remontant à quelques années déjà, des provinces et territoires ont entretemps réalisé des avancées significatives, notamment en colligeant des données qui leur sont propres. Nous collaborerons donc étroitement avec nos partenaires en matière de données, de même qu’avec les provinces et territoires afin de peaufiner cet ensemble initial d’indicateurs, d’améliorer la comparabilité et de déterminer et d’élaborer de nouveaux indicateurs qui aideront à saisir les progrès réalisés au bénéfice des Canadiens.

Note de bas de page

i.
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Le Québec ne participe pas à l’exercice de production de rapports conjoints découlant de l’énoncé de principes communs sur les priorités partagées en santé.

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