Soins virtuels : utilisation des services de santé mentale dispensés par les médecins au Canada

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Le 15 décembre 2022 — Avec l’émergence de la pandémie de COVID-19 et l’imposition de mesures de santé publique ayant réduit les contacts sociaux et interrompu le cours normal de la vie, la santé mentale des personnes aux prises avec l’anxiété, la dépression ou la détresse psychologique s’est détérioréeRéférence1,Référence2. Dans le même temps, de nombreux services, notamment de santé mentale, ont cessé d’être offerts en personneRéférence3 pour l’être plutôt en mode virtuelRéférence3. Or, bien que l’on ait observé une hausse globale des services de santé mentale dispensés par les médecins, on a aussi constaté que l’accès aux services virtuels n’était pas le même partout au pays et pour l’ensemble de la population.

Le présent rapport décrit les tendances relatives à l’utilisation des soins virtuels, par appel téléphonique ou vidéo, dans 5 provinces (Ontario, Manitoba, Saskatchewan, Alberta et Colombie-Britannique), d’avril 2019 à mars 2021, par les patients ayant reçu un diagnostic d’anxiété ou de dépression. Il traite également des paiements versés aux médecins pour ces services. On entend ici par « service de santé mentale » une visite à un médecin de famille, un pédiatre ou un psychiatre pour laquelle la demande de remboursement du médecin indique un diagnostic d’anxiété ou de dépression. Pour en savoir plus, téléchargez les tableaux de données.

Hausse de l’utilisation des services de santé mentale dispensés par les médecins au début de la pandémie

Malgré les confinements et l’accès restreint aux soins en personne, le nombre de services fournis aux patients ayant reçu un diagnostic d’anxiété ou de dépression a augmenté de façon constante durant la première année de la pandémie. Ainsi, de janvier à mars 2021, le nombre total de services de santé mentale dispensés par les médecins (en personne et en mode virtuel) a connu une hausse de 15 % (soit 502 007 services) par rapport à la même période de l’année précédente. En parallèle, les paiements versés aux médecins pour des services de santé mentale ont augmenté de 16 % (soit 43 298 648 $). Voir les tableaux de données pour obtenir des précisions.

Nombre total de services dispensés par les médecins aux patients ayant reçu un diagnostic d’anxiété ou de dépression, selon le mode de prestation, provinces sélectionnées, avril 2019 à mars 2021

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D’avril à juin 2019, les médecins ont fourni 3 209 758 services en personne, 49 639 services virtuels et 3 259 397 services au total aux patients ayant reçu un diagnostic d’anxiété ou de dépression.

De juillet à septembre 2019, les médecins ont fourni 3 060 197 services en personne, 52 554 services virtuels et 3 112 751 services au total aux patients ayant reçu un diagnostic d’anxiété ou de dépression.

D’octobre à décembre 2019, les médecins ont fourni 3 174 289 services en personne, 56 313 services virtuels et 3 230 602 services au total aux patients ayant reçu un diagnostic d’anxiété ou de dépression.

De janvier à mars 2020, les médecins ont fourni 2 916 960 services en personne, 358 903 services virtuels et 3 275 863 services au total aux patients ayant reçu un diagnostic d’anxiété ou de dépression.

D’avril à juin 2020, les médecins ont fourni 1 188 034 services en personne, 2 146 534 services virtuels et 3 334 568 services au total aux patients ayant reçu un diagnostic d’anxiété ou de dépression.

De juillet à septembre 2020, les médecins ont fourni 1 577 589 services en personne, 1 842 577 services virtuels et 3 420 166 services au total aux patients ayant reçu un diagnostic d’anxiété ou de dépression.

D’octobre à décembre 2020, les médecins ont fourni 1 611 003 services en personne, 2 004 853 services virtuels et 3 615 856 services au total aux patients ayant reçu un diagnostic d’anxiété ou de dépression.

De janvier à mars 2021, les médecins ont fourni 1 613 373 services en personne, 2 164 567 services virtuels et 3 777 940 services au total aux patients ayant reçu un diagnostic d’anxiété ou de dépression.

Remarque
Le graphique comprend les données de l’Ontario, du Manitoba, de l’Alberta, de la Saskatchewan et de la Colombie-Britannique. Il y a eu sous-déclaration des données de la Saskatchewan du 1er avril au 30 juin 2020, car les médecins prenant part à l’entente sur les services des médecins pendant la pandémie n’ont pas soumis de demandes de remboursement pour les services qu’ils ont fournis durant cette période.

Source
Base de données nationale sur les médecins, 2019 à 2021, Institut canadien d’information sur la santé.

En dépit de la diminution des interactions en personne, l’offre de soins de santé mentale a été maintenue grâce à un recours marqué aux services de soins virtuels. En effet, la proportion des services de santé mentale fournis sous forme virtuelle a augmenté de façon marquée au début de la pandémie de COVID-19. Ainsi, les services virtuels comptaient pour 4 % des services de santé mentale dispensés par les médecins en 2019-2020, contre 57 % en 2020-2021. Pour l’ensemble des 5 provinces faisant l’objet du présent rapport, les paiements versés aux médecins pour des services virtuels de santé mentale sont passés de 29 millions de dollars en 2019-2020 à 621 millions de dollars en 2020-2021.

Proportion supérieure de soins virtuels dans les milieux urbains ou à revenus élevés

Durant la première année de la pandémie (avril 2020 à mars 2021), les patients de tous les niveaux de revenus et de toutes les régions ont eu accès à des soins virtuels. Cependant, la proportion des services dispensés virtuellement a varié. Elle était supérieure dans les régions urbaines et les quartiers à revenus élevés. Bien que de légers écarts aient été observés entre les quintiles de revenu pour tous les types de services virtuels fournis par les médecinsRéférence4, l’écart le plus important entre le quintile de revenu le plus faible et le quintile de revenu le plus élevé concernait les services virtuels de santé mentale. Alors que la différence dans le taux d’utilisation était de 3 % à 5 % pour l’ensemble des servicesRéférence4, elle était de 7 % à 14 % pour les services de santé mentale.

La prestation des services virtuels de santé mentale différait aussi entre les régions urbaines et les régions rurales ou éloignées : en moyenne, 53 % des services de santé mentale ont été assurés sous forme virtuelle dans les premières, contre 47 % dans les deuxièmes.

Proportion des paiements versés aux médecins pour des services virtuels aux patients ayant reçu un diagnostic d’anxiété ou de dépression, selon le quintile de revenu, provinces sélectionnées, avril 2020 à mars 2021

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En Ontario, la proportion des services fournis sous forme virtuelle aux patients ayant reçu un diagnostic d’anxiété ou de dépression était de 58 % pour le premier quintile (le quintile de revenu le plus faible), de 63 % pour le deuxième quintile, de 64 % pour le troisième quintile, de 67 % pour le quatrième quintile et de 71 % pour le cinquième quintile (le quintile de revenu le plus élevé).

Au Manitoba, la proportion des services fournis sous forme virtuelle aux patients ayant reçu un diagnostic d’anxiété ou de dépression était de 48 % pour le premier quintile (le quintile de revenu le plus faible), de 54 % pour le deuxième quintile, de 58 % pour le troisième quintile, de 59 % pour le quatrième quintile et de 61 % pour le cinquième quintile (le quintile de revenu le plus élevé).

En Alberta, la proportion des services fournis sous forme virtuelle aux patients ayant reçu un diagnostic d’anxiété ou de dépression était de 28 % pour le premier quintile (le quintile de revenu le plus faible), de 32 % pour le deuxième quintile, de 34 % pour le troisième quintile, de 34 % pour le quatrième quintile et de 36 % pour le cinquième quintile (le quintile de revenu le plus élevé).

En Colombie-Britannique, la proportion des services fournis sous forme virtuelle aux patients ayant reçu un diagnostic d’anxiété ou de dépression était de 52 % pour le premier quintile (le quintile de revenu le plus faible), de 54 % pour le deuxième quintile, de 56 % pour le troisième quintile, de 57 % pour le quatrième quintile et de 59 % pour le cinquième quintile (le quintile de revenu le plus élevé).

Remarques
Moyenne de 12 mois.
Les données de la Saskatchewan ne sont pas indiquées, car elles ne contiennent pas l’information requise pour déterminer l’emplacement géographique et le niveau de revenu.
Le quintile de revenu du patient classe les quartiers en ordre croissant d’aisance financière. Le premier quintile correspond aux quartiers dont le revenu est le plus faible et le cinquième quintile, à ceux dont le revenu est le plus élevé.

Source
Base de données nationale sur les médecins, 2019 à 2021, Institut canadien d’information sur la santé.

Proportion des paiements versés aux médecins pour des services virtuels aux patients ayant reçu un diagnostic d’anxiété ou de dépression, selon l’emplacement géographique, provinces sélectionnées, avril 2020 à mars 2021

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En Ontario, la proportion des services fournis sous forme virtuelle aux patients ayant reçu un diagnostic d’anxiété ou de dépression était de 58 % dans les régions rurales ou éloignées et de 65 % dans les régions urbaines.

Au Manitoba, la proportion des services fournis sous forme virtuelle aux patients ayant reçu un diagnostic d’anxiété ou de dépression était de 49 % dans les régions rurales ou éloignées et de 57 % dans les régions urbaines.

En Alberta, la proportion des services fournis sous forme virtuelle aux patients ayant reçu un diagnostic d’anxiété ou de dépression était de 28 % dans les régions rurales ou éloignées et de 33 % dans les régions urbaines.

En Colombie-Britannique, la proportion des services fournis sous forme virtuelle aux patients ayant reçu un diagnostic d’anxiété ou de dépression était de 53 % dans les régions rurales ou éloignées et de 56 % dans les régions urbaines.

Remarques
Moyenne de 12 mois.
Les données de la Saskatchewan ne sont pas indiquées, car elles ne contiennent pas l’information requise pour déterminer l’emplacement géographique et le niveau de revenu.
Le quintile de revenu du patient classe les quartiers en ordre croissant d’aisance financière. Le premier quintile correspond aux quartiers dont le revenu est le plus faible et le cinquième quintile, à ceux dont le revenu est le plus élevé.

Source
Base de données nationale sur les médecins, 2019 à 2021, Institut canadien d’information sur la santé.

Hausse des services de santé mentale dispensés par les médecins de famille, les pédiatres et les psychiatres

Durant la pandémie, les services virtuels de santé mentale ont remplacé ou complété les soins prodigués en personne, bien que l’on ait observé des écarts dans leur adoption d’une province à l’autre selon les spécialités. De janvier à mars 2021, le nombre de services de santé mentale fournis par les médecins de famille, les pédiatres et les psychiatres a augmenté respectivement de 22 %, de 39 % et de 16 % par rapport à l’année précédente (voir les tableaux de données). 

Proportion des paiements totaux versés aux médecins pour les services virtuels aux patients ayant reçu un diagnostic d’anxiété ou de dépression, selon la spécialité, provinces sélectionnées, avril 2020 à mars 2021

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En Ontario, les médecins de famille ont fourni 69 % de leurs services sous forme virtuelle, les pédiatres ont fourni 65 % de leurs services sous forme virtuelle et les psychiatres ont fourni 61 % de leurs services sous forme virtuelle.

Au Manitoba, les médecins de famille ont fourni 50 % de leurs services sous forme virtuelle, les pédiatres ont fourni 57 % de leurs services sous forme virtuelle et les psychiatres ont fourni 61 % de leurs services sous forme virtuelle.

En Saskatchewan, les médecins de famille ont fourni 54 % de leurs services sous forme virtuelle, les pédiatres ont fourni 44 % de leurs services sous forme virtuelle et les psychiatres ont fourni 41 % de leurs services sous forme virtuelle.

En Alberta, les médecins de famille ont fourni 32 % de leurs services sous forme virtuelle, les pédiatres ont fourni 31 % de leurs services sous forme virtuelle et les psychiatres ont fourni 33 % de leurs services sous forme virtuelle.

En Colombie-Britannique, les médecins de famille ont fourni 64 % de leurs services sous forme virtuelle, les pédiatres ont fourni 61 % de leurs services sous forme virtuelle et les psychiatres ont fourni 49 % de leurs services sous forme virtuelle.

Remarques
Moyenne de 12 mois.
Il y a eu sous-déclaration des données de la Saskatchewan du 1er avril au 30 juin 2020, car les médecins prenant part à l’entente sur les services des médecins pendant la pandémie n’ont pas soumis de demandes de remboursement pour les services qu’ils ont fournis durant cette période.

Source
Base de données nationale sur les médecins, 2019 à 2021, Institut canadien d’information sur la santé.

Dans la plupart des provinces, ce sont les médecins de famille qui ont fourni la proportion la plus élevée de services de santé mentale de façon virtuelle. À noter que cette information ne nous éclaire ni sur la pertinence des soins virtuels par rapport aux soins en personne ni sur les services de santé mentale fournis par d’autres dispensateurs. 

Les soins virtuels sont considérés comme un mode de prestation pouvant améliorer l’accessibilité des services de santé. Des travaux à venir sur la pertinence des soins virtuels et sur leurs résultats pour la santé des patients aideront les décideurs à bien comprendre la meilleure façon d’intégrer ces services aux systèmes de santé existants.

 

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