Incidence de la COVID-19 sur les services hospitaliers

Le 9 décembre 2021 — Les soins offerts dans les hôpitaux du Canada ont été affectés par la pandémie de COVID-19. À chaque vague, les systèmes de santé devaient trouver le juste équilibre entre les soins offerts aux patients atteints de COVID-19 et à ceux qui avaient d’autres problèmes de santé. Il a fallu prendre des décisions quant aux soins qui ne pouvaient pas attendre et aux soins qui pouvaient être reportés. De mars 2020 à juin 2021, environ 560 000 chirurgies de moins qu’avant la période précédant la pandémie (de janvier à décembre 2019) ont été pratiquées. L’analyse des données hospitalières de l’ICIS décrit les effets de la COVID-19 sur les soins offerts aux patients hospitalisés, les chirurgies et les ressources spécialisées, comme les unités de soins intensifs (USI) et les ventilateurs.

Les hôpitaux se sont adaptés à la COVID-19 tout en essayant de dispenser des soins

De mars 2020 à juin 2021, le nombre d’hospitalisations a diminué de 11 % par rapport à la période précédant la pandémie. Après les perturbations vécues au début de la pandémie (première vague), les hôpitaux ont graduellement repris les soins de routine tout en conservant des ressources en réserve au cas où les hospitalisations liées à la COVID-19 bondiraient. Au début de la deuxième vague, les admissions avaient repris, affichant un déficit de seulement 6 % par rapport à la période d’avant la pandémie. Les hôpitaux avaient mis en place de nombreux programmes de relance des chirurgies. À la troisième vague, les hôpitaux ont encore une fois dû s’adapter aux réalités changeantes de la pandémie et certains soins ont à nouveau été retardés. 

Remarque : Dans la présente analyse, le terme « vague » désigne une hausse soudaine du nombre de cas de COVID-19 dans la collectivité pour l’ensemble du Canada, même s’il est entendu que le moment et l’ampleur des vagues peuvent différer selon l’autorité compétente.

L’optimisation de la capacité et des ressources limitées du secteur hospitalier durant la pandémie a malheureusement causé le report de milliers de chirurgies et de services d’imagerie diagnostique, nuisant du coup à l’accès rapide aux soins et mettant à l’épreuve la résilience du secteur. Le lourd bilan causé par les retards dans les soins — attribuables ou non à la COVID — a démontré clairement que l’Ontario ne peut maintenir le statu quo dans les soins de santé. Les hôpitaux veillent à travailler de pair avec le gouvernement et nos partenaires du système de santé afin de répondre rapidement à la demande croissante pour des services de santé, de combler les retards dans les soins et d’augmenter la capacité dans le continuum de soins pour soulager la pression accrue subie par les hôpitaux et le personnel de la santé – Anthony Dale, président-directeur général, Association des hôpitaux de l’Ontario

Variation du taux d’occupation des lits d’hospitalisation pendant la pandémie, de mars 2020 à juin 2021

Comparativement à 2019, le taux d’occupation des lits d’hospitalisation a chuté d’environ 30 % en avril 2020, quand la première vague de la pandémie de COVID-19 s’est manifestée au Canada. Alors que le nombre de cas de COVID-19 dans la collectivité diminuait lentement à la fin du printemps et au cours de l’été, le taux d’occupation des lits d’hospitalisation est remonté pour se fixer à environ 6 % sous les niveaux prépandémiques. Après le début de la deuxième vague, le taux d’occupation des lits d’hospitalisation a de nouveau baissé pour se situer autour de 10 % sous les niveaux prépandémiques. Lors de la troisième vague au printemps 2021, ce taux a maintenu une baisse constante.

Remarques
Les données du Québec sont exclues.
La période des données de mars 2020 à mars 2021 est close. Les données pour avril à juin 2021 sont provisoires et pourraient changer; elles doivent donc être interprétées avec prudence.Voyez comment utiliser les données provisoires de l’ICIS sur la santé

Sources
Base de données sur les congés des patients, de janvier à décembre 2019 (données de référence recueillies avant la pandémie) et de mars 2020 à juin 2021 (données recueillies durant la pandémie), Institut canadien d’information sur la santé.
Agence de la santé publique du Canada. Mise à jour quotidienne sur l’épidémiologie de la COVID-19. Consulté le 24 septembre 2021.

Les données montrent que pendant la pandémie, certains soins chirurgicaux planifiés (comme les arthroplasties de la hanche et du genou) ont été retardés, tandis que les événements comme les naissances sont restés relativement constants. Dans le cas des soins cardiaques comportant des interventions diagnostiques pour déterminer l’urgence, les données indiquent qu’une approche modérée a été adoptée pour équilibrer le risque de retarder les soins avec le risque d’infection à la COVID-19 et la disponibilité des ressources. 

Variation des admissions à l’hôpital pendant la pandémie selon la raison de l’admission, de mars 2020 à juin 2021

Mois Grossesse avec accouchement Diagnostic cardiaque grave Anthroplastie de la hanche et du genou sans traumatisme Nombre mensuel de cas de COVID-19 dans la collectivité
Mars 2020 -2 % -14 % -35 % 8 533
Avril 2020 -2 % -35 % 96 % 44 688
Mai 2020 0 % -21 % -87 % 37 711
Juin 2020 -6 % -8 % -50 % 13 257
Juillet 2020 -3 % -5 % -5 % 12 108
Août 2020 -5 % -8 % -3 % 12 636
Septembre 2020 -4 % -3 % 0 % 29 810
Octobre 2020 -3 % -6 % 1 % 76 686
Novembre 2020 -5 % -11 % -8 % 142 695
Décembre 2020 -6 % -11 % -7 % 203 288
Janvier 2021 -6 % -17 % -16 % 198 426
Février 2021 -1 % -9 % -19 % 87 841
Mars 2021 1 % -5 % -7 % 114 416
Avril 2021 2 % -13 % -31 % 237 308
Mai 2021 -1 % -19 % -60 % 162 155
Juin 2021 -13 % -14 % -40 % 33 711

Remarques
Les données du Québec sont exclues.
La période des données de mars 2020 à mars 2021 est close. Les données pour avril à juin 2021 sont provisoires et pourraient changer; elles doivent donc être interprétées avec prudence. Voyez comment utiliser les données provisoires de l’ICIS sur la santé.

Sources
Base de données sur les congés des patients, de janvier à décembre 2019 (données de référence recueillies avant la pandémie) et de mars 2020 à juin 2021 (données recueillies durant la pandémie), Institut canadien d’information sur la santé.
Agence de la santé publique du Canada. Mise à jour quotidienne sur l’épidémiologie de la COVID-19. Consulté le 24 septembre 2021.

Les premières analyses à l’échelle nationale révèlent que la qualité des soins s’est maintenue pendant les 2 premières vagues de la pandémie. Les temps d’attente pour des remplacements articulaires étaient plus longs, mais le taux de mortalité à l’hôpital, le respect des délais des chirurgies à la suite d’une fracture à la hanche et les temps d’attente pour la radiothérapie sont demeurés stables. 

De plus amples renseignements sur les indicateurs de performance du système de santé (2021-2022) sont disponibles dans l’outil Web interactif Votre système de santé. L’outil comprend des informations sur les temps d’attente pour une chirurgie, les soins obstétricaux, les réadmissions, les décès et l’utilisation des services de soins de courte durée pour certaines affections, à l’échelle des hôpitaux, des régions, des provinces et territoires et du pays.

Moins de chirurgies annulées pendant les deuxième et troisième vagues

De mars 2020 à juin 2021, il y a eu près de 560 000 chirurgies en moins à cause des annulations et des reports comparativement à la période précédant la pandémie (à l’exclusion du Québec). La baisse la plus marquée — environ 370 000 chirurgies en moins — a été observée pendant la première vague. Dès l’été 2020, la plupart des provinces et territoires avaient repris les chirurgies retardées; certains ont même surpassé les volumes d’interventions chirurgicales précédant la pandémie dans un effort de rattraper les retards. Dans l’ensemble, lors de la deuxième vague, 4 % moins de chirurgies qu’avant la pandémie ont été pratiquées. Pendant la troisième vague, avec la hausse des infections et des hospitalisations liées à la COVID-19, certaines régions (Ontario, Manitoba, Saskatchewan et Colombie-Britannique) ont dû une fois de plus retarder les chirurgies.

Variation des volumes d’interventions chirurgicales pendant la pandémie, de mars 2020 à juin 2021

Comparativement à 2019, les volumes quotidiens d’interventions chirurgicales ont enregistré une brusque chute d’environ 80 % au début d’avril 2020, quand la première vague de la pandémie de COVID-19 s’est manifestée au Canada. À la fin de juillet 2020, les volumes d’interventions chirurgicales avaient retrouvé les niveaux prépandémiques et y sont demeurés jusqu’au début de septembre 2020. Pendant la deuxième vague, les volumes globaux d’interventions chirurgicales étaient semblables à ceux enregistrés dans l’année précédant la pandémie. Toutefois, d’importantes variations des pourcentages ont été enregistrées, dues à une absence de ralentissements saisonniers pendant la pandémie plutôt qu’à une augmentation de l’activité. Pendant la troisième vague, les volumes d’interventions chirurgicales ont généralement pointé vers le bas, chutant de 20 à 40 % sous les niveaux prépandémiques.

Remarques
Les données du Québec sont exclues.
On observe habituellement une baisse du nombre de chirurgies dans les périodes entourant les jours fériés, comme en décembre. Pendant la pandémie, il n’y a pas eu de ralentissements saisonniers. Les hausses marquées de la variation en pourcentage reflètent une absence de ralentissements pendant la pandémie plutôt qu’une augmentation des activités.
La période des données de mars 2020 à mars 2021 est close. Les données pour avril à juin 2021 sont provisoires et pourraient changer; elles doivent donc être interprétées avec prudence. Voyez comment utiliser les données provisoires de l’ICIS sur la santé.

Obtenez des données sur les variations des volumes d’interventions chirurgicales qui incluent des mois supplémentaires jusqu’en septembre 2022.

Sources
Base de données sur les congés des patients, de janvier à décembre 2019 (données de référence recueillies avant la pandémie) et de mars 2020 à juin 2021 (données recueillies durant la pandémie), Institut canadien d’information sur la santé.
Agence de la santé publique du Canada. Mise à jour quotidienne sur l’épidémiologie de la COVID-19. Consulté le 24 septembre 2021.

La demande en soins intensifs et en ventilateurs a augmenté à chaque vague

De mars 2020 à juin 2021, il y a eu en moyenne environ 3 000 hospitalisations additionnelles par mois pour des affections respiratoires, par rapport à la période précédant la pandémie. Cette hausse n’était pas répartie uniformément; chaque vague successive de COVID-19 a entraîné un plus grand volume d’affections respiratoires et a exercé une pression supplémentaire sur les hôpitaux pour des lits et des ressources spécialisées, comme des lits en unité de soins intensifs (USI) et des ventilateurs. Bien que les affections respiratoires puissent être causées par plusieurs maladies, en date d’avril 2021, 87 % des admissions en soins intensifs pour des affections respiratoires étaient attribuables à des infections à la COVID-19. La COVID-19 a supplanté la plupart des autres maladies courantes, comme la pneumonie et la maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC), qui auraient normalement exigé les mêmes ressources hospitalières. De mars 2020 à juin 2021, il y a eu près de 14 000 admissions supplémentaires dans les USI pour des affections respiratoires, par rapport à la période précédant la pandémie. En fait, à la troisième vague, le besoin en soins intensifs et en ventilateurs pour les patients souffrant de problèmes respiratoires avait augmenté d’environ 400 %. 

Variation des soins pour des troubles respiratoires pendant la pandémie, mars 2020 à juin 2021

Mois Hospitalisations pour des troubles respiratoires Admissions à l’USI pour des troubles respiratoires Séjours avec ventilation pour des troubles respiratoires Nombre mensuel de cas de COVID-19 dans la collectivité
Mars 2020 -1 % 32 % 47 % 8 533
Avril 2020 165 % 98 % 139 % 44 688
Mai 2020 127 % 53 % 72 % 37 711
Juin 2020 78 % 27 % 44 % 13 257
Juillet 2020 50 % 13 % 32 % 12 108
Août 2020 33 % 11 % 18 % 12 636
Septembre 2020 55 % 21 % 21% 29 810
Octobre 2020 89 % 53 % 67 % 76 686
Novembre 2020 293 % 124 % 140 % 142 695
Décembre 2020 512 % 222 % 243 % 203 288
Janvier 2021 534 % 190 % 180 % 198 426
Février 2021 432 % 139 % 144 % 87 841
Mars 2021 329 % 152 % 146 % 114 416
Avril 2021 841 % 401 % 434 % 237 308
Mai 2021 884 % 366 % 429 % 162 155
Juin 2021 298 % 91 % 132 % 33 711

Remarques
Les données du Québec sont exclues.
La période des données de mars 2020 à mars 2021 est close. Les données pour avril à juin 2021 sont provisoires et pourraient changer; elles doivent donc être interprétées avec prudence. Voyez comment utiliser les données provisoires de l’ICIS sur la santé

Sources
Base de données sur les congés des patients, de janvier à décembre 2019 (données de référence recueillies avant la pandémie) et de mars 2020 à juin 2021 (données recueillies durant la pandémie), Institut canadien d’information sur la santé.
Agence de la santé publique du Canada. Mise à jour quotidienne sur l’épidémiologie de la COVID-19. Consulté le 24 septembre 2021. 

Malgré cette forte augmentation du nombre de séjours à l’USI pour des problèmes respiratoires, les systèmes de santé ont été en mesure de gérer les soins grâce aux mesures préparatoires prises lors de la première vague, comme l’obtention de ventilateurs supplémentaires et la réorganisation ou la mise à niveau du personnel. 

Fait inattendu, certaines affections ont été déplacées en raison de la COVID-19 : les patients qui auraient normalement occupé des lits en USI ont été remplacés par des patients atteints de la COVID-19. Les mesures sanitaires, telles que la distanciation physique et le port du masque, ont contribué à réduire la transmission de virus respiratoires saisonniers, ce qui s’est traduit par une baisse du nombre d’admissions à l’hôpital de patients souffrant d’affections respiratoires chroniques et aiguës, comme la MPOC et la pneumonie. Il y a également eu moins d’admissions pour des troubles cardiaques, qui figurent normalement parmi les 5 principales causes d’hospitalisation. Les personnes souffrant d’affections comme l’hypertension et l’obésité sont à risque élevé de troubles cardiaques et d’infections à la COVID-19Reference1 Pendant les périodes où les hospitalisations liées à la COVID-19 étaient élevées, une baisse des hospitalisations pour des troubles cardiaques a été constatée. Les personnes qui présentaient des troubles cardiaques ou d’autres états de fragilité — chez qui les conséquences de la COVID-19 ont tendance à être plus néfastes — ont peut-être été plus susceptibles d’être admises à cause de la COVID-19 plutôt que de ces autres affections chroniques. Cette tendance a été observée dans d’autres secteurs, comme dans les soins de longue durée. 

Variation du nombre d’admissions à l’hôpital pour des troubles cardiaques, de mars 2020 à juin 2021

Mois Diagnostic cardiaque grave Nombre mensuel de cas de COVID-19 dans la collectivité
Mars 2020 -14 % 8 533
Avril 2020 -35 % 44 688
Mai 2020 -21 % 37 711
Juin 2020 -8 % 13 257
Juillet 2020 -5 % 12 108
Août 2020 -8 % 12 636
Septembre 2020 -3 % 29 810
Octobre 2020 -6 % 76 686
Novembre 2020 -11 % 142 695
Décembre 2020 -11 % 203 288
Janvier 2021 -17 % 198 426
Février 2021 -9 % 87 841
Mars 2021 -5 % 114 416
Avril 2021 -13 % 237 308
Mai 2021 -19 % 162 155
Juin 2021 -14 % 33 711

Remarques
Les données du Québec sont exclues.
La période des données de mars 2020 à mars 2021 est close. Les données pour avril à juin 2021 sont provisoires et pourraient changer; elles doivent donc être interprétées avec prudence. Voyez comment utiliser les données provisoires de l’ICIS sur la santé.

Sources
Base de données sur les congés des patients, de janvier à décembre 2019 (données de référence recueillies avant la pandémie) et de mars 2020 à juin 2021 (données recueillies durant la pandémie), Institut canadien d’information sur la santé.
Agence de la santé publique du Canada. Mise à jour quotidienne sur l’épidémiologie de la COVID-19. Consulté le 24 septembre 2021.

Pour obtenir des précisions sur les changements dans les tendances liées à l’état de santé et à l’utilisation des soins de santé, veuillez consulter la publication en ligne Indicateurs de santé, qui compile plus de 80 indicateurs.

Questions auxquelles ces informations ne permettent pas de répondre

  • Les reports et les annulations ont-ils affecté tous les patients, ou certains groupes plus que d’autres?
  • Quelles ont été les conséquences sur la santé mentale et physique des patients dont la chirurgie a été reportée?
  • Quels sont les besoins de santé à long terme des personnes infectées à la COVID-19 et quelles seront les conséquences sur les systèmes de santé?

Ressources en vedette

Tableaux de données

Ces tableaux de données présentent de l’information sur les services hospitaliers pour 2 périodes — avant la pandémie et pendant la pandémie — pour aider à comprendre l’incidence de la COVID-19 sur les services hospitaliers au Canada.

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Incidence de la COVID-19 sur les chirurgies : le point sur les volumes et les temps d’attente

L’information la plus récente est disponible à propos de l’incidence de la COVID-19 sur les chirurgies durant les 31 premiers mois de la pandémie, ainsi que sur les temps d’attente pour des interventions prioritaires comme les arthroplasties de la hanche et du genou, les chirurgies de la cataracte et du cancer, et l’imagerie diagnostique.

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Référence

1.
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Harrison SL, et al. Cardiovascular risk factors, cardiovascular disease, and COVID-19: An umbrella review of systematic reviews. European Heart Journal — Quality of Care and Clinical Outcomes. Juin 2021.

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