Tendances des dépenses nationales de santé, 2022 — analyse éclair

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​​Le 3 novembre 2022 — Sommaire des principales constatations tirées de la Base de données sur les dépenses nationales de santé (BDDNS) de l’ICIS (p. ex. croissance économique, situation budgétaire des gouvernements, points à surveiller, comparaisons internationales).

Les dépenses totales de santé devraient grimper à 8 563 $ par Canadien en 2022

  • Au Canada, les dépenses totales de santé devraient atteindre 331 milliards de dollars en 2022, soit 8 563 $ par habitantNote de bas de pagei. Cette hausse s’inscrit dans l’augmentation, particulièrement marquée en 2020, des dépenses découlant de la pandémie de COVID-19.
  • En 2020, les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux affichaient des dépenses combinées de 770 $ par personne attribuables aux activités de santé liées à la COVID-19. Les fonds alloués à la lutte contre la pandémie devraient diminuer à 376 $ par personne en 2022.
  • Les dépenses totales de santé en 2022 devraient augmenter de 0,8 %, après une hausse marquée de 13,2 % en 2020 et de 7,6 % en 2021. Avant la pandémie, de 2015 à 2019, la croissance des dépenses de santé était en moyenne de 4 % par année. Selon les prévisions, les dépenses totales de santé représenteront 12,2 % du produit intérieur brut (PIB) du Canada en 2022, après une pointe de 13,8 % en 2020.
  • La hausse des dépenses devrait se poursuivre en 2022, puisque les soins reportés durant la pandémie reprennent. Cette reprise entraînera une augmentation des services de santé dispensés par rapport aux années précédant la pandémie. Sans compter que des facteurs démographiques comme le vieillissement et la croissance de la population continueront de tirer les dépenses vers le haut.

L’utilisation des soins de santé contribue à accélérer la croissance des dépenses liées aux hôpitaux et aux médecins

  • Les 3 catégories de dépenses de santé suivantes continuent, en 2022, de constituer la part la plus importante des dépenses de santé (soit plus de la moitié des dépenses totales de santé) : hôpitaux (24,34 %), médecins (13,60 %) et médicaments (13,58 %). 
  • Dépenses hospitalières. Afin de limiter la propagation de la maladie et d’augmenter leurs capacités et leur dotation en personnel pour traiter un nombre élevé de patients hospitalisés atteints de la COVID-19, certains hôpitaux ont fermé des services de consultation externe ou réduit leur nombre de consultations et d’interventions non urgentes. Par conséquent, en 2020, les dépenses hospitalières ont connu une croissance modeste de 2,2 %Note de bas de pageii. Les efforts visant à réduire les retards et les temps d’attente, en plus de la demande différée pour des services hospitaliers, ont contribué à la reprise de la croissance des dépenses. Ainsi, les dépenses liées aux hôpitaux ont augmenté de 3,7 % en 2021 et devraient croître de 5,6 % en 2022. 
  • Les dépenses liées aux médecins ont diminué de 3,6 % en 2020 en raison de la pandémieNote de bas de pageiii. Cette baisse est en grande partie attribuable au report de soins de santé comme les visites de routine auprès des patients atteints de maladies chroniques  et au report d’analyses de laboratoire et de tests de dépistage. Au fil de la reprise des services, la croissance des dépenses liées aux médecins a rebondi en 2021 (10,7 %), puis en 2022 (6,5 %). Les dépenses liées aux médecins représentent donc maintenant la deuxième part en importance du total des dépenses de santé plutôt que la troisième.
  • Les dépenses en médicaments ont connu une croissance de 1,6 % en 2020 et devraient augmenter de 4,1 % en 2021 et de 5,4 % en 2022 en raison de la hausse continue des demandes de remboursement de médicaments spécialisés et des coûts accrus par demandeur pour les médicaments d’entretien utilisés contre des affections chroniques.
  • Les dépenses liées à la COVID-19 se sont poursuivies en 2022. Les gouvernements y ont consacré 29,3 milliards de dollars en 2020 et ont prévu un financement légèrement supérieur en 2021 (32,5 milliards) avant de le réduire en 2022 (14,5 milliards). La catégorie Financement de la réponse à la COVID-19 Note de bas de pageiii représente 4 % des dépenses totales de santé et comprend les dépenses directes du gouvernement fédéral ainsi que les dépenses des provinces et territoires. Il s’agit d’un financement prévu dans les budgets gouvernementaux pour des activités relatives à la santé qui sont menées dans le cadre de l’intervention d’urgence ponctuelle contre la pandémie de COVID-19. Le financement de la réponse à la COVID-19 englobe plusieurs domaines généraux comme les traitements contre la maladie (34 %), le dépistage et la recherche de contacts (16 %), la vaccination (20 %), les biens médicaux (19 %) et d’autres dépenses connexes (11 %).

La situation budgétaire influe sur les tendances des dépenses de santé

Habituellement, le Canada enregistre une croissance de ses dépenses de santé semblable et parfois même plus rapide que sa croissance économique globale, à l’instar d'autres pays membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). En 2020, la croissance des dépenses de santé au pays a atteint un sommet, soit 13,2 %, en raison du financement additionnel accordé pour l’augmentation de la capacité des systèmes de santé, le dépistage, la vaccination et d’autres interventions liées à la lutte contre la pandémie. Parallèlement, les mesures mises en place pour limiter la propagation du virus (p. ex. les restrictions de voyage, les confinements, la fermeture des commerces non essentiels) ont nui à l’économie, faisant reculer le PIB de 4,5 %. Selon les prévisions, l’économie canadienne devrait se redresser.

La situation budgétaire des gouvernements influe toutefois sur les tendances des dépenses de santé. Avant la pandémie, les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux enregistraient des déficits budgétaires, ce qui limitait la croissance des dépenses de santé. En raison des mesures fiscales liées à la pandémie, les gouvernements ont enregistré des déficits records. Les restrictions budgétaires à prévoir pourraient avoir un effet modérateur sur la croissance des dépenses de santé.

Le Canada est parmi les pays de l’OCDE qui dépensent le plus en santé

Le Canada se situe au-dessus de la moyenne de l’OCDE pour les dépenses de santé par personne. Parmi 38 pays de l’OCDE en 2020 (dernière année pour laquelle on dispose de données comparables), les États Unis affichaient toujours les dépenses de santé les plus élevées par personne (15 275 $ CA). Au Canada, les dépenses de santé par personne se chiffraient à 7 507 $ CA par personne et comptaient parmi les plus élevées à l’échelle internationale, derrière l’Allemagne (8 938 $ CA) et les Pays Bas (7 973 $ CA), mais devant la Suède (7 416 $ CA) et l’Australie (7 248 $ CA).

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Notes de bas de page

i.
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Comme le mentionne une analyse de l’Institut C.D. Howe (PDF), les gouvernements dépassent souvent leurs estimations en matière de dépenses de 0,8 % par année (et dépensent donc plus que prévu). Pour l’année de données 2020, les dépenses réelles de santé des gouvernements provinciaux et territoriaux du Canada se rapprochent des estimations (elles sont de 0,1 % inférieures aux estimations préliminaires faites un an à l’avance).
ii.
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Pour de plus amples renseignements, consultez la ressource de l’ICIS intitulée L’incidence de la COVID-19 sur les systèmes de santé du Canada.
iii.
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Le financement à l’échelle de la catégorie peut comprendre certaines dépenses liées à la COVID-19 qui ne peuvent être explicitement distinguées.
 

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