Le financement des soins de santé au Canada — Jennifer Zelmer et Flavie Laliberté

24 min | Publié le 18 julliet, 2023

Le gouvernement fédéral a récemment conclu un accord de financement avec les provinces et territoires du Canada. Cet accord prévoit un investissement d’environ 46,2 milliards de dollars en nouveaux fonds sur 10 ans dans 4 domaines prioritaires : les services de santé familiale, les travailleurs de la santé et les arriérés, la santé mentale et l’utilisation de substances, ainsi que la modernisation des systèmes de santé.
Dans cet épisode du BISC, nous discutons avec Jennifer Zelmer, présidente-directrice générale d’Excellence en santé Canada, et Flavie Laliberté, défenseure des intérêts des patients atteints de douleur chronique, de ce que cet accord signifie pour le Canadien moyen et du temps qu’il faudra avant de voir les effets de ce financement.

Cet épisode est disponible en français seulement.
 

Transcription

Alya Niang

Le système de santé canadien en difficulté a reçu une injection massive d’argent en début d’année 2023. Ottawa ajoute 46,2 milliards de dollars d’argent frais par an au cours des dix prochaines années en paiement de transfert aux provinces et aux territoires. Plus de la moitié de cette somme est ciblée à augmenter le nombre de médecins de famille, prouver plus de travailleurs de la santé, aider un plus grand nombre de Canadiens souffrant de maladies mentales et de dépendance, et moderniser les dossiers médicaux des patients.

Jennifer Zelmer

Nous voulons tous avoir des soins de santé primaires qui sont accessibles à nous quand nous en avons besoin. Nous avons tous besoin d’être assurés qu’il y a un soutien pour les professionnels de la santé qui vraiment sont essentiels pour les services dont nous avons besoin.

Alya Niang

Également, comment les provinces prouvent avec des données les avantages qu’en retirent les patients? Dans cet épisode, nous poserons la question suivante : quel changement réel pourrait être apporté au système de santé canadien?

Flavie Laliberté

Je ne veux pas avoir dix applications différentes pour parler à mon pharmacien, parler à mon médecin, parler à ma clinique, parler à mon hôpital. Je veux un endroit pour avoir accès à toutes ces données-là et faire cette communication. Et ça va aider aussi à la population qui ont de la misère à utiliser la technologie, de pas s’éparpiller et comme ça il y a juste un endroit à apprendre comment ça fonctionne. Donc, ça va être plus facile pour les patients et leurs proches aidants.

Alya Niang

Bonjour et bienvenue au balado d’information sur la santé au Canada. Ici Alya Niang, l’animatrice de cette conversation. Rappelez-vous que les opinions et les commentaires de nos invités ne reflètent pas nécessairement ceux de l’ICIS, mais il s’agit d’un échange libre et ouvert. L’épisode d’aujourd’hui est consacré au nouvel accord sur les soins de santé. L’argent frais et la nécessité de rendre des comptes, renforceront-ils notre système de santé? Nous avons avec nous aujourd’hui Jennifer Zelmer, présidente-directrice générale d’Excellence en santé Canada, et Flavie Laliberté, une patiente partenaire et fervente militante de la santé numérique.
Bienvenue au balado, Jennifer. Bienvenue au balado, Flavie.

Jennifer Zelmer

Merci, Alya.

Flavie Laliberté

Merci.

Alya Niang

Alors, une partie de cette discussion consiste à essayer de comprendre ce que tous ces nouveaux fonds fédéraux vont apporter aux Canadiens, c’est-à-dire ce que nous allons obtenir de ce nouveau financement. Commençons donc par le tableau d’ensemble, Jennifer.  Nous savons que les provinces et les territoires ont insisté sur le fait qu’ils avaient besoin de plus d’argent pour les soins de santé, et cela représente 46,2 milliards d’argent frais pour les dix prochaines années. Quelle est l’importance de cette somme?

Jennifer Zelmer

Alors, les provinces, les territoires et le gouvernement fédéraux ont un consensus concernant quatre buts principaux pour l’utilisation de l’argent. Le premier, c’est vraiment d’élargir l’accès aux soins primaires, à la santé familiale, à proche de la maison, proche du domicile, y compris les régions rurales et éloignées. Le deuxième, c’est le soutien des travailleurs du système de la santé, et ça inclut comment est-ce qu’on peut réduire les arrières dans les interventions, soit chirurgicales, soit d’autres types d’interventions. Le troisième but, c’était d’accroître l’accès aux services bien sûr de qualité en matière de la santé mentale et de la consommation de substances, et comment est-ce qu’on peut arranger les services pour achever plus bien-être. Et finalement, le quatrième but, c’est de vraiment moderniser les systèmes de soins de santé au moyen des données sanitaires normalisées, et ça inclut accès pour tous nous autres, tous les Canadiens et Canadiennes, à nos données, nos données propres, pour savoir par exemple les résultats des tests de labo et d’autres informations comme ça. Alors c’est vraiment ces quatre buts qui sont au centre de cet effort.

Alya Niang

Alors, parlons un peu de ces principaux points sur lesquels Ottawa aimerait que les provinces et territoires se concentrent. Le premier est la médecine familiale, c’est-à-dire les soins primaires de base dans tout le pays. Pourquoi est-ce une priorité, Jennifer?

Jennifer Zelmer

Je pense que les soins de santé primaires, ils sont à la base, au centre du système de la santé. C’est là la première porte, c’est là où si nous avons un problème de la santé, c’est là où nous allons. Alors s’il y a une bonne base de soins de santé primaires, c’est le bon point de départ pour le système de la santé. Et nous savons ça, oui ici au Canada, mais aussi des données qui ont été accumulées tout autour du monde, que vraiment c’est un point absolument essentiel pour des… un système de santé qui a pour but l’excellence.

Alya Niang

Parfait, effectivement parce que 6,5 millions de Canadiens sont privés de soins primaires dans tout le pays et c’est donc une priorité. Et la deuxième priorité est de reconstituer les effectifs d’infirmières et de médecins. C’est assez évident. Jennifer, d’après votre position, que voyez-vous en terme de pénurie et comment cela se passe-t-il?

Jennifer Zelmer

Alors, il y a une pénurie dans le personnel de la santé tout autour du monde. Ce n’est pas seulement un défi ici au Canada, mais c’est absolument un défi ici au Canada. C’est un défi que nous avons eu avant la pandémie et qui a été accéléré par la pandémie. Et le personnel de la santé, ils sont le cœur du système de la santé. C’est là l’essentiel. Alors, nous devons vraiment regarder, oui, le recrutement du personnel, mais aussi le soutien, le support du personnel pour qu’ils aient l’opportunité de livrer des soins de santé sûrs et de qualité. Et c’est là leur but aussi. Alors, c’est vraiment comment ce qu’on peut les soutenir.

Alya Niang

Et le troisième domaine prioritaire est la santé mentale et la toxicomanie. Et chaque jour, on entend parler de personnes et de nombreux records d’overdoses, ainsi que des longues attentes en matière de soins de santé mentale. C’est évident que c’est une priorité. Quelle est l’importance de cette cible?

Jennifer Zelmer

Alors, la santé, ça inclut absolument la santé mentale. Alors, c’est important de voir comment est-ce que nous pouvons soutenir la santé mentale pour toute la population, pour les jeunes, pour les personnes âgées et tout le monde entre les deux. Et nous savons qu’il y a l’opportunité pour vraiment regarder aussi les services pour la toxicomanie. C’est un défi qui a accéléré aussi et qui est particulièrement important de concentrer là-dessus parce que nous avons l’opportunité, avec des soins concentrés sur la recherche, sur les soins bien axés sur les personnes, de vraiment faire une différence.

Alya Niang

Et le dernier concernait les dossiers médicaux ou la modernisation des systèmes de santé. Nous en parlerons un peu plus en détail lorsque nous accueillerons Flavie. Mais dans l’ensemble, lorsque vous voyez cet accord et ce financement supplémentaire, Jennifer, à quelle vitesse pensez-vous que cela va conduire à des changements sur le terrain pour les Canadiens?

Jennifer Zelmer

Alors, les données sont importantes à l’échelle du système, oui, bien sûr. Et il y a beaucoup d’indicateurs qui viennent avec ces accords-là et il y a une concentration là-dessus. Mais vraiment aussi, elles sont importantes pour nous. C’est notre information concernant notre santé et la façon où nous pouvons participer dans l’équipe de la santé pour être en santé. Alors, accès à notre propre dossier, c’est un point de départ pour nous dans notre participation aussi.

Alya Niang

Alors, est-ce que vous espérez obtenir des résultats rapidement? Parce que je sais que beaucoup de gens attendent un médecin ou une infirmière praticienne, y compris moi. Mon médecin de famille est allé à la retraite et là, je suis à la recherche d’un autre. Est-ce que vous espérez obtenir des résultats rapidement?

Jennifer Zelmer

Tout le monde veut avoir accès aux soins qu’ils ont besoin maintenant. Et que cet accès n’est pas quelque chose qui est temporaire, mais qui est pour le long terme aussi. Alors, ce n’est pas complètement égal d’un endroit à l’autre au Canada. Il y a toujours des endroits où il y a des succès qui ont été faits et nous pouvons apprendre de ces succès pour que les personnes comme toi, comme les autres qui n’ont pas une médecin de famille maintenant, ont accès aux soins qu’ils ont besoin. Soit si c’est un médecin, soit si c’est une équipe pour la santé familiale. Il y a beaucoup de différentes manières pour être certain que vous avez accès aux soins de santé primaires qui sont vraiment axés sur vos besoins.

Alya Niang

Parfait. L’un des domaines prioritaires est la modernisation du système de santé. Et je sais que beaucoup de Canadiens se demandent, ce que cela signifie. Flavie, venons-en à vous. Vous avez écrit un article qui a été partagé lors de la conférence e-Health. Cet article s’intitule « À la recherche d’un formulaire, la quête d’une femme enceinte dans le labyrinthe du système de santé ». Pouvez-vous nous parler, nous raconter un peu votre mésaventure, si je peux l’appeler ainsi?

Flavie Laliberté

Oui. Donc j’étais enceinte de huit mois et mon gynécologue-obstétricien me fait une référence pour un test de routine pour aller à l’hôpital, pour faire un test complètement normal. Et donc, j’amène ce papier à l’hôpital. L’hôpital me dit « Il y a une erreur, malheureusement. Il faut que votre médecin le refasse. » Il y avait une signature qui manquait. Donc, je me suis dit okay, parfait, j’appelle ma clinique. Bon, pas de réponse. Pas moyen de laisser un message. Pas moyen d’envoyer un courriel. Pas moyen de dire « Eh, j’ai juste besoin d’une petite signature, c’est rien. » Donc, je rappelle. Et je rappelle. Et je rappelle le lendemain. Et je rappelle après le lunch, parce que je me dis « Le lunch, ils sont peut-être occupés. » Et je rappelle la journée suivante. Et je rappelle la semaine d’après. Zéro, zéro, zéro réponse. Alors, moi, okay, il n’y a pas le moyen d’avoir de réponse. Alors, je rentre dans ma voiture, je prends une demi-journée de congé. Enceinte de huit mois, et je me rends à ma clinique. Et j’attends pour parler au secrétaire de la clinique médicale. Et je vois dans la file d’attente d’autres femmes qui sont exactement dans la même situation que moi. « J’avais juste besoin d’un petit changement. » « J’avais juste besoin… J’avais pas besoin de venir en personne. » « J’avais juste besoin de parler à mon médecin finalement. » Et à la place, on joue à la tague téléphonique. Et on doit se rendre en personne.
Alors, j’ai juste comptabilisé le temps que ça m’avait pris juste pour ce petit problème. Combien d’essence j’avais brûlée pour me rendre? Combien de temps ça m’a pris? Combien de journées de congé j’ai dû prendre juste pour ce petit problème? Alors, ce qui s’est passé, c’est un exemple de problème quand il n’y a pas de partage des données. Donc, c’était à moi, la patiente, de jouer la messagère entre mon médecin et l’hôpital, d’amener des papiers et de faire, « Hé, il y a des problèmes avec le papier, c’est moi qui m’en occupe. » C’est un symptôme du problème. C’est quand il y a un manque de partage des données, c’est le patient qui doit combler ce manque. Et c’est un travail invisible. Et c’est un travail qui prend du temps, qui est frustrant. Pour les patients qui veulent se concentrer juste sur guérir, ou pour les proches aidants qui doivent faire toute cette démarche administrative, encore et encore et encore, pour aider les patients dans leur famille. C’est ça que j’essayais d’expliquer dans mon article. C’était le symptôme d’un manque de partage des données. Et, où est-ce qu’on s’en va dans le futur?

Alya Niang

Et j’imagine qu’à huit mois de grossesse, on a beaucoup d’autres choses à faire que de perdre du temps pour juste un tout petit changement qui aurait pu prendre vraiment une minute sans pouvoir vraiment se déplacer. Et Jennifer, qu’est-ce que vous avez à dire sur cela?

Jennifer Zelmer

Je comprends que ça devait être absolument frustrant. Parce que, comme tu as dit, Flavie, c’est beaucoup de travail, travail pour toi et aussi travail pour le bureau pour essayer de régler comment est-ce qu’on peut avoir quelqu’un ici en personne pour avoir quelque chose d’assez simple à régler. À l’autre côté de la médaille, j’ai eu l’expérience il y a quelques mois, moi aussi, j’ai eu besoin d’un test complètement normal, un test labo. Et puis, c’était pas nécessaire de me rendre au médecin. Mon médecin m’a envoyé un message sécuritaire électronique avec le fichier que j’ai besoin. Alors, il y avait un fichier que j’ai dû imprimer en papier, mais quand même. Je l’ai apporté au centre labo. Et puis, les résultats étaient disponibles pour moi. Je peux les voir sur l’Internet. Après que le test était accompli, j’ai pas besoin de me rendre encore au médecin. Je peux les voir, c’est tout complètement normal. Je passe à l’autre chose, autre chose dans ma vie et ma médecin aussi. Alors, on peut voir la différence. Et il y a l’opportunité maintenant de, pour tout le monde, avoir l’expérience que j’ai décrit. Parce que c’est pas quelque chose de technique qui nous empêche maintenant. Alors, nous avons l’opportunité de le régler et d’accélérer le progrès.

Alya Niang

Effectivement. Alors, Flavie, quand vous avez appris qu’Ottawa avait fait de cette question une priorité, qu’est-ce que vous en avez pensé?

Flavie Laliberté

Je pensais que c’était une super bonne nouvelle parce que quand on parle aux fournisseurs, quand on parle au travers de la santé, quand on parle aux patients, ce qui revient souvent, c’est quel est le bloqueur au progrès? Et souvent, c’est la loi du partage des données et le financement. Donc, si ces deux enjeux sont adressés par le gouvernement, alors ça enlève les bloqueurs, alors le progrès peut arriver beaucoup plus rapidement. Parce que la technologie, elle est là. La technologie, elle est là aux États-Unis, elle est là en Europe. Les fournisseurs auxquels j’ai parlé à la conférence e-Health, ils sont tous prêts à implémenter les portails patients, ils sont prêts à implémenter la communication asynchrone entre les professionnels de la santé, ils sont prêts à implémenter les références électroniques, ils sont prêts. Tout ce qu’on attend, c’est que les données puissent être partagées. Donc, que le gouvernement fédéral pousse pour ça, moi, ça m’encourage que les progrès qu’on va voir dans les trois prochaines années devraient être assez exponentiels.

Alya Niang

L’un des autres points intéressants de cet accord fédéral-provincial est qu’une grande partie de ce qui a été proposé pose une condition, c’est-à-dire les 20 à 25 milliards destinés aux projets prioritaires, d’après ce que j’ai lu. Et ce dernier dit essentiellement aux provinces, nous vous donnerons l’argent pour ces projets, mais nous attendons de vous des données. Alors, Jennifer, pourquoi les données sont importantes?

Jennifer Zelmer

Je pense que quand nous avons un but, c’est important d’avoir un sens de mesure pour que nous puissions voir où est-ce que nous avons fait du progrès, où est-ce que nous avons encore du progrès à faire. Et je pense que c’est pour ça que les provinces, les territoires et le gouvernement fédéral ont vraiment dit, dans les accords bilatéraux, ce n’est pas exactement le même pour chaque juridiction parce que la situation n’est pas exactement la même. Mais ils ont dit, okay, nous allons faire du progrès ici et c’est ici qu’on va le mesurer et comme ça, nous allons voir comment est-ce que nous faisons du progrès.

Alya Niang

Et savez-vous quel type de données Ottawa demande spécifiquement aux provinces et aux territoires et qu’ils ne fournissent pas actuellement?

Jennifer Zelmer

Alors, je crois que les données sont un petit peu différentes d’une juridiction à l’autre parce que les accords sont spécifiques. Ils sont bilatéraux entre le gouvernement fédéral et les provinces et territoires. Mais quand même, il y a un rapport, je crois, que l’ICIS est en train de compléter avec des premières données, des données qui sont à jour pour maintenant. Et puis après ça, il y a l’opportunité de continuer d’inclure plus d’indicateurs et de voir quelles sont les tendances qui viennent.
Alya
Parfait. Et un certain nombre de provinces s’orientent maintenant vers la prestation privée de soins de santé, vers des cliniques privées. Ainsi, lorsque différentes données sont contrôlées par un organisme privé, comment pouvons-nous savoir s’il sera en mesure de partager les informations de manière adéquate, Jennifer?

Jennifer Zelmer

Au début, je pense que c’est important que les données sont les données du patient. Et si les patients qui ont le droit d’accès, et ça ne fait rien si c’est privé ou si c’est public. Si c’est tes services et tes données, vous avez le droit d’accès. Après ça, si nous regardons, il y a des différences dans des systèmes de santé dans ce que nous appelons privé. Alors, est-ce que c’est le financement privé ou public? Est-ce que c’est la livraison des services privés ou publics? Si nous regardons les médecins, par exemple, principalement, ils sont des services privés. Ils ont leur cabinet, un cabinet privé, mais ils sont financés par le public. Alors, quand il y a un financement public, il y a des conditions qui vont avec le financement public. Et avec ces conditions-là, ils ont besoin, par exemple, de donner une indication si Flavie, tu étais à ton médecin, ils vont dire, « eh, il y avait une visite par Flavie à cette date-là, à cet an pour ce service-là. » Et puis, c’est les données qu’on utilise après aussi. Alors, il y a plusieurs manières, je crois, pour assurer que les données qui sont nécessaires sont disponibles premièrement pour les patients et pour ces soins, et puis après ça, pour la livraison des services de santé.

Alya Niang

Parfait. Et toujours avec vous, Jennifer, pour en revenir à la question générale, pensez-vous que l’accord dont nous parlons va permettre aux Canadiens de bénéficier de meilleurs soins de santé?

Jennifer Zelmer

Eh bien, absolument, j’espère. Parce que les buts sont des buts que nous savons sont importants pour les Canadiennes et Canadiens. Comme tu as dit, Alya, nous voulons tous avoir des soins de santé primaires qui sont accessibles à nous quand nous les ont besoin. Nous avons tous besoin d’être assurés qu’il y a un soutien pour les professionnels de la santé, qui vraiment sont essentiels pour les services dont nous avons besoin. Alors, c’est les buts qui sont importants pour tous les Canadiens et Canadiennes et c’est pour ça qu’absolument, oui, j’espère que nous allons voir du progrès.

Alya Niang

Et Flavie, êtes-vous optimiste par rapport à ce que vous voyez?

Flavie Laliberté

Je suis très optimiste et je veux quand même que ça arrive plus rapidement, que le changement arrive plus rapidement parce que tous ces problèmes de communication là, ces délais de communication, ça affecte les patients en ce moment. Et juste un problème de communication, un délai de diagnostic, ça peut faire la différence entre la vie et la mort pour quelqu’un ou pour un parent ou pour un ami. Donc, je suis optimiste, mais moi quand on me dit, « ah, dans trois à cinq ans » , non, non, on veut la différence dans six mois, dans un an, on veut voir l’accès s’améliorer et on veut voir aussi l’attente diminuer pour l’accès aux soins.

Alya Niang

Effectivement, ça prend une minute ou peut-être même moins pour tout chambouler. Donc, c’est très important, cette communication dont vous venez de parler. Et qu’espérez-vous dans cinq ans et dix ans lorsque cet accord aura été conclu, que la différence sera pour les patients? Flavie, comme dernier mot.

Flavie Laliberté

Alors, ce que j’espère dans cinq ans, donc, d’avoir accès à mes données médicales, d’avoir, d’être capable d’avoir des consultations en ligne avec mes spécialistes, d’avoir des ordonnances en ligne, d’avoir les demandes de tests et les communications entre les médecins et les cliniques et les hôpitaux se fassent en ligne. Et j’aimerais aussi tous les bénéfices automatiques qu’on donne dans les applications quand on veut booker un massage ou une coupe de cheveux. Je voudrais exactement la même chose quand je book avec mon médecin. Donc, où aller, quand aller, avoir des rappels. Une fois que j’ai vu mon médecin, d’avoir mon plan de traitement, le recevoir par courriel pour que je puisse m’en souvenir, avoir des rappels, être capable de communiquer librement avec les cliniques, avec les physiciens pour augmenter la communication. Aussi simple que ça.

Alya Niang

En effet, cela fera une très, très grande différence pour tous les patients.

Flavie Laliberté

Une dernière chose que j’aimerais ajouter, c’est d’avoir juste un endroit pour avoir accès à toutes ces données-là. Parce que je ne veux pas avoir 10 applications différentes pour parler à mon pharmacien, parler à mon médecin, parler à ma clinique, parler à mon hôpital. Je veux un endroit pour avoir accès à toutes ces données-là et faire cette communication. Et ça va aider aussi à la population qui ont de la misère à utiliser la technologie. De ne pas s’éparpiller et comme s’il y a juste, il y a juste un endroit à apprendre comment ça fonctionne. Donc, ça va être plus facile pour les patients et leurs proches aidants.

Jennifer Zelmer

Il y avait plusieurs années, je faisais un focus group avec un groupe de patients partenaires. Et nous avons demandé c’est quoi qui est le plus important, le [indiscernable]. Et ça, c’était le plus important pour le groupe.

Alya Niang

Parfait, merci, Jennifer. Alors, merci beaucoup, Jennifer, et merci, Flavie, pour le temps que vous nous avez accordé. Ce fut un plaisir d’échanger avec vous sur un sujet aussi important et urgent. Et je pense que nous devrions faire ce balado dans cinq ans pour voir comment évolue le financement et si nous avons fait des progrès dans ces domaines clés. Je vous remercie encore de votre participation.

Flavie Laliberté

Merci, Alya, c’est un plaisir.

Jennifer Zelmer

Merci à vous et à bientôt.

Alya Niang

De nombreux regards sont tournés vers ce nouvel accord de financement de la santé à l’affût de l’innovation, de la flexibilité et de la responsabilisation accrue, montrant à quel point les provinces et les territoires fournissent des soins de qualité en temps opportun aux patients dans tout le Canada. Merci de vous joindre à notre discussion. Notre producteur exécutif est Jonathan Kuehlein et un grand merci à Avis Favaro, l’animatrice du balado de l’ICIS en anglais. Pour en savoir plus sur l’Institut canadien d’information sur la santé, veuillez consulter le site www.icis.ca. N’oubliez surtout pas de vous abonner au balado d’information sur la santé et écoutez-le sur la plateforme de votre choix. Ici Alya Niang, à la prochaine.
 

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